L’Holocaust-Mahnmal ou Mémorial de l’Holocauste, est un monument situé à Berlin rappelant les victimes juives de la guerre. Il fut conçu par l’architecte américain Peter Eisenman et par l’ingénieur Buro Happold. Il s’agit d’une zone inclinée de 19 000 m2, équivalent à deux terrains de football, couverte par 2 711 stèles ou dalles de béton dont les dimensions sont de 2,38 m de long et 0,95 m de large qui varient en hauteur de 0,2 m à 4,8 m.
Selon le projet d’Eisenman, ces blocs de béton ont été conçus pour produire une atmosphère suffocante de gêne et de confusion, le monument entier cherchant à représenter un système prétendument ordonné ayant perdu le contact avec la raison humaine. Un souterrain annexe appelé Ort der Information (bureau d’information) contient les noms de toutes les victimes juives connues, obtenus à partir du musée israélien Yad Vashem.
La construction du monument débuta le 1er avril 2003 et fut achevée le 15 décembre 2004. Il fut inauguré le 10 mai 2005 et ouvert au public deux jours plus tard. Il est situé à un pâté de maisons au sud de la célèbre porte de Brandebourg dans la banlieue berlinoise de Friedrichstadt, à côté de ce qui fut autrefois laReichspraesidentenpalais, résidence des présidents de l’époque de Weimar. Le coût de la construction s’éleva a environ 25 millions d’euros.
La journaliste allemande Lea Rosh fut la principale force motrice du projet. En 1989, elle fonda un groupe afin de soutenir sa construction et recueillir des dons. Avec chaque fois plus de soutien, le Bundestag adopta, en 1993, une résolution en faveur du projet dans un rare et digne processus d’autoflagellation, afin de rappeler par un mémorial, dans la zone la plus emblématique de Berlin, la souffrance des victimes de la dictature nazie, une initiative inédite destinée à immortaliser sa propre honte devant l’histoire.
Ce cimetière symbolique – ou ce labyrinthe – est devenu l’un des monuments les plus visités de la capitale allemande. Au cours des huit dernières années, plus de 10 millions de personnes ont parcourues le Mémorial. C’est le plus grand monument de la capitale et du pays, un lieu presque sacré qui vise à montrer au monde que l’Allemagne, 23 ans après la chute du mur, est en mesure d’affronter son terrible passé.
Mais de nos jours, cet important monument est confronté à un ennemi impitoyable qui pourrait convertir le mémorial en un champ de ruines. En raison d’une erreur de calcul, le matériau utilisé pour construire les blocs a permis les infiltrations d’eau de pluie. Le froid intense de l’hiver a transformé l’eau en glace qui a agi comme une puissante dynamite intérieure. Le résultat est dévastateur. Plus des deux tiers des blocs commémoratifs sont marqués par des fissures dans lesquelles coule une traînée blanche, décrite par la presse comme des larmes symboliques. Ouvert de jour comme de nuit, son entrée est gratuite.